samedi 2 août 2014

De l'interrogation comme fondement...






Le cœur profond ne se nourrit pas de spéculations métaphysiques, mais d' attention silencieuse.
De l' écoute attentive de l'Unique Question vitale, intérieure, non-verbale, dépend notre ouverture à la compréhension de la Vie Universelle dont nous sommes une parcelle.

Répondre à cette question par une formule, une idée, un dogme, aussi intelligents et bien-fondés soient-ils, c'est la recouvrir; c'est cautériser la Source intérieure de toute compréhension vivante, autonome; c'est effacer en nous le seul repère authentique dans notre recherche de la Vérité.


Notre intérêt ou notre passion pour les philosophies passeront; seule doit demeurer l'interrogation fondamentale, intérieure, qui nous a porté vers elles.


La seule réponse véritablement satisfaisante, la Réponse qui peut mettre fin à toute spéculation métaphysique concernant la Vie, la Vérité, Dieu, etc...est celle qui consiste à plonger nous-même au cœur de notre interrogation, dans un abandon de nos croyances et savoirs superficiels.


Nous vider nous-même de toutes les réponses aux questions essentielles sur la vie et la mort que nous avons glanées ici et là, laisse en nous une place libre pour accueillir l' unique Réponse.

Cette Réponse est de même nature que notre interrogation fondamentale sur la Vie:
Elle en est même la source.





Jean Bousquet, La recherche de l Essentiel








dimanche 27 juillet 2014

La face cachée de l'univers


Le physicien David Bohm voit univers comme un hologramme comprenant deux aspects.

L'un est appelé implicite, ou aspect caché, et l'autre explicite ou aspect dévoilé.
Le plan explicite ou dévoilé est celui du monde mesurable et tangible. C'est le monde accessible à nos cinq sens.
Ce que nous voyons, entendons, sentons, goutons et même pensons constitue ce plan explicite.
Ce monde est gouverné par ses propres lois, que Bohm appelle lois de "l'hétéronomie". 

Ce sont les lois physiques de notre univers observable. 
La physique newtonienne, l'anatomie et la physiologie, les sens, le soleil, la lune et les étoiles sont tous gouvernés par ces lois.



Selon Bohm existe, toutefois, une substructure de ce monde tangible, plan sous jacent qu'il a appelé ordre implicite.
Ce règne est littéralement "caché" à l'intérieur du monde explicite plus visible.
C'est un règne de relations subtiles, avec de subtils jeux d'énergie qui relient les choses entre elles pour former un tout.
Ce processus d'inter-relations crée l'ordre implicite.
La nouvelle physique nous fait découvrir que les choses ne sont pas aussi simples que l'horloge de Descartes.

Pierre Tricot

jeudi 20 décembre 2012

C'est aujourd'hui la fin du monde

Et voilà, nous y sommes: 21 décembre 2012, un peu après minuit...


Un jour d' apocalypse c' est quand même bien l'occasion de venir poster un petit   message sur le blog, n'est-ce pas ? 






Alors les extraterrestres vont ils débarquer dans la journée?
Les pôles vont ils s'inverser brutalement? 
La planète nomade nibiru va t elle apparaître soudainement dans le ciel hivernal telle   l'étoile de Bethléem à la naissance de Jésus? 
Le soleil va t il tenter de passer la terre sur le grill? ....


Personnellement je ne le crois pas...
Alors certes, en levant les yeux vers le ciel ces derniers jours on peut observer un magnifique alignement planétaire et demain vendredi comme depuis quelques jours déjà, en milieu de journée toutes les planètes (à part Jupiter) ainsi que le soleil et la lune viennent nous saluer de concert.
Et oui, cet alignement (invisible en pleine journée, évidement) se produit au moment du solstice d'hiver.
Et oui encore cet alignement se produit au moment de ce solstice d'hiver plutôt chargé en symboles et en attentes...en tout cas, ce solstice d'hiver fait plutôt bien le buzz (et nombreux sont ceux qui en ont tiré profit, y compris les revues scientifiques qui n'hésitent pas à en faire leur page de couverture...)


Mais non, je ne m'attends pas à vivre des événements catastrophiques ce jour....


Et pourtant....l'apocalypse risque bien d'avoir lieu....du moins pour ceux qui l'attendaient de pied ferme.
En effet, ceux là vivront très certainement une sorte d'apocalypse mais peut être pas celle à laquelle ils s'attendaient; samedi 22 décembre verra le soleil se lever comme chaque matin et commencera alors une journée comme les autres avec son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles...sauf que pour les plus convaincus (j'en connais) le réveil risque d'être assez difficile, et c'est pour eux que je m'inquiète le plus....

Rien....il ne se sera finalement rien passé....en tout cas, rien de ce qui était attendu par certains....par contre, à l'intérieur, les tsunamis et autres tremblements de terre auront sans doute bien eu lieu; et c'est un vrai spectacle de désolation digne des meilleurs films hollywoodiens qui risque de s'inviter dans les esprits d'un certain nombre de personnes en ce lendemain d'apocalypse...
Un paysage jonché de débris de systèmes de croyances, d'attente et d'espoirs déçus...on se retrouve alors tout nu, avec tout à reconstruire....
Finalement il est peut être là, ce nouveau monde à faire renaître de ses cendres....à l'intérieur de chacun d'entre nous.......et à chaque instant.

Alors pour aider à faire passer la gueule de bois à ceux qui en auraient besoin et pour d'autres qui voudraient entendre parler d'apocalypse d'une manière un peu plus censée que ce à quoi nous avons été habitués ces derniers temps (?!) dans les médias, voici une vidéo de Jean Yves Leloup sur le sujet (ben mince alors...lui aussi il a écrit un livre sur l'apocalypse !!.....allez, on dira que c'est pour la bonne cause...y a pas que les escrocs qui ont le droit de publier des bouquins après tout)



Allez, LeHibou vous dit quand même "Joyeuse fin du monde, and happy new world" !

jeudi 10 mai 2012

Les exercices transparadoxaux comme accès à la non dualité


Voici une video d'introduction aux exercices dits transparadoxaux, appellation que l'on doit à Michel-Laurent Dioptaz, auteur de l'excellent livre "Sarbacana, le souffle du présent" et fondateur de l'approche zen de l'art de la sarbacane.




Le mental fonctionne au quotidien de manière assez binaire, et son approche de la réalité l'est donc toute autant.
Si je fais l'expérience du chaud, je ne fais pas celle de son contraire, le froid.
Si il fait jour dehors, c'est qu'il ne fait pas nuit.
Si il y a du bruit, je ne percois pas le silence.
etc

Or, si l'expérience que nous faisons du réel est partielle car relative au sujet, la réalité dans son essence est est souvent paradoxale.
Héraclite ne disait-il pas "La route qui monte et celle qui descend sont une"?

La vérité inclue et transcende les paradoxes.

C'est dans le but de faciliter cette connexion non-duelle à soi et au monde qu'ont été élaborés ces exercices.

Voici ce qu'en dit Mr Dioptaz:

A chaque instant, notre corps vit une multitude de situations bipolaires dans une totale simultanéité, alors que notre mental n'a accès à ces mêmes bipolarités que de façon successive.


«Par exemple lorsque nous marchons, chaque pied, chaque jambe a un vécu  totalement antagoniste de l’autre.
En effet, alors qu'un pied appuie puissamment sur le sol, absolument au même instant, l'autre pied s'envole se déplaçant dans le vide.
Voilà que, très exactement dans le même temps, le présent de notre corps gère d'un côté  le poids, la fixité, le toucher du "plein" et, de l'autre, la légèreté, le mouvement, le toucher du "vide"...
Le yang et le yin sont présents absolument au même instant, et pas seulement successivement comme notre mental nous les donne à percevoir.
L'attention dont dispose le mental peut passer très vite du ressenti d'un pied à l'autre : pression, envol, pression, envol... yang, yin, yang, yin...
Mais elle ne peut appréhender le relief vital qu'offre le vécu "antagoniste" de nos deux pieds au même instant.»

C'est ainsi, que là où le corps vit une unité, le mental va ressentir un paradoxe s'il s'essaie à participer consciemment de cette unité. 
Il  va se sentir écartelé là où la vie se réunit.
Et c'est en cela que ces paradoxes sont tout particulièrement précieux et pratiques car, non seulement, ils démontrent très simplement et radicalement que ce mode de fonctionnement cérébral ne peut avoir accès à l'unité d'un continuum. Mais ils nous offrent, aussi, un espace expérimental très particulier car les paradoxes y montrent comme une transparence. 
En effet, en cet endroit le mental se trouve juste à l'articulation de ce qu'il peut parfaitement concevoir mais ne peut plus expérimenter. 
Voilà qu'il se voit produire un paradoxe, là où pourtant sa propre logique lui montre qu'il n'y en a pas. Et ceci donne de curieuses propriétés à ce type de paradoxes car d'ordinaire, à l'inverse, c'est la logique qui produit les paradoxes.

Dans ce simple exemple de la  marche, le mental se dit:
« C'est mon corps, ces deux jambes sont les miennes, donc ce qu'elles vivent je peux le vivre bien sûr! ...Oui, voilà, je ressens bien mon  pied qui appuie fortement et fixement sur le sol...  Mais, je constate aussi que dans le même temps mon autre pied en mouvement s'élève léger dans le vide... Mais ce sont deux informations totalement contradictoires! Que faire? Comment puis-je être léger et lourd, en mouvement et immobile tout à la fois? Comment faire?
Je peux ressentir et goûter tout le plaisir qu'il y a à marcher en ancrant puissamment, à chaque pas, mes pieds  dans la terre... Je peux aussi goûter cette liberté d'avoir des ailes au talon qui m'envolent à chaque enjambée. Mais c'est l'un ou l'autre : ou je ressens l'envol, ou je ressens l'ancrage, je ne peux éprouver les deux en même temps. »

Force est de constater qu'en utilisant ce mode d'attention on ne peut apprécier l'entièreté d'un processus aussi simple que "marcher".
Le mental comprent parfaitement cette bipolarité instantanée que vivent "ses" jambes, et pourtant dans le même temps il se doit de constater qu'il ne peut plus expérimenter ce qu'il comprend.

Les techniques Transparadoxales ne servent pas à réunir les polaires, mais à mettre en repos nos conditionnements à polariser le monde.

 Invitant la totalité de l’esprit à participer de ce que vit le corps, les "Koan" Transparadoxaux se présentent ainsi:
            «-Peux-tu, en toute attention, participer de la totalité de ce que vit ton corps durant la marche?»
            «-Peux-tu, en conscience, percevoir tes deux mains pendant que l'une se ferme et que l'autre s'ouvre?»
            «-Peux-tu participer de l'entièreté de ton souffle lorsqu'il... de l'entièreté de ta main lorsqu'elle...»



Pour approfondir les travaux de Michel-Laurent Dioptaz, je vous propose de visiter ces 2 liens:

http://www.transparadox.com/

http://sarbacana.com/


"Le paradoxe est le nerf du réel"Christiane Singer


mercredi 22 septembre 2010

Image du jour: Le tao de la physique




Le satellite COBE (Cosmic Background Explorer) fut lancé pour procéder à l'étude du fond diffus cosmologique.
Le fond diffus cosmologique est le rayonnement électromagnétique issu de la phase dense et chaude de l'univers primordial; il est comme un lointain écho de "l'explosion" originelle et a été émis environ 380 000 ans après le Big Bang.

En cliquant ici vous pourrez entendre ce qui serait le "son du big bang".
Des spécialistes (?) se sont amusés à convertir les signaux électromagnétiques de façon à rendre le tout audible à l'oreille humaine.

Comment ils l'expriment déjà en Inde ce son primordial ?
Ah oui, ça me revient...

AAAOOOOOOOOOOOOOOOmmmmmmmmmmmmm

dimanche 29 août 2010

Pensée du jour: Esquisse d'un évangile éternel.


Au coeur du réel,
le vide.
Ce qui s'entend
n'est pas lui.
Ce qui se voit
n est pas lui.

Nada, nada.
Neti, neti.
Ni ceci, ni celà.

Au cœur du réel, le vide,
plein.
Vide plein,
coïncidence des opposés.

Au cœur du réel,
la conscience.
Première et ultime strate du réel.

Vertige de la pensée!

Nuit obscure,
Obscure clarté.
Claire lumière du vide.

Sans commencement ni fin,
sans avant,
sans après.
Éternel maintenant,
il est le dedans de l'espace et du temps.

Ni ceci ni cela,
En ceci et cela.

Zero, il est le un fait deux,
le deux fait un.

Danse de la réalité,
jeu dans l'infini.
Yin,Yang.
Univers.
Uni-vers.

Un

Tao

La conscience s'est faite chair,
elle habite au milieu de nous.

Endormie,
Elle s'est faite oubli.

Tombeau.
Matrice.

La conscience se fait chair
et de l'un naît le multiple.
La chair se fait conscience
et dans le multiple s'éveille.

Longue lignée,
profonde continuité;
aventure du monde,
de l'émergence de la conscience.

Ferment de la pâte des uni-vers,
d' espèce en espèce, elle se fraie un chemin.
Ensemencé de conscience,
le monde travaille à son enfantement.

Contractions de vie.

D'instants en instants,
de morts en naissances,
d'alpha en omega.

Tension vers l'un
et ouverture sur le multiple.
Éveil perpétuel.

Ni ceci ni cela,
En ceci et cela.

Tu es cela!

Deviens ce que tu es.
Soi.

Sois!


Librement adapté de l'ouvrage de Bernard Besret, "Esquisse d'un évangile éternel"


Epilogue

Et quelle sera la fin de toute l'histoire?

Si le miel pouvait se goûter lui-même et goûter toutes ses gouttes à la fois,
et si toutes ses gouttes pouvaient se goûter l’une l’autre,
et chacune goûter le rayon tout entier comme elle-même,
telle serait la fin pour Dieu, pour l’âme de l’homme et l’univers.

Aurobindo

jeudi 22 juillet 2010

Pensée du jour: Tu seras un homme mon fils



Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou, perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir;

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d'un seul mot;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi;

Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,

Tu seras un Homme, mon fils.

Si tu peux rester calme alors que tous tes proches
Semblent perdre la tête et vouloir t'en blâmer,
Si tu peux croire en toi face à tous leurs reproches
Mais comprendre leur doute et toujours les aimer ;
Si tu peux espérer sans te lasser d'attendre,
Si tu ne sais mentir à ceux qui t'ont menti,
Si celui qui te hait, tu ne peux le lui rendre,
Mais sans parler en Sage, ou sembler trop gentil ;

Si tu rêves - mais sans que ton rêve t'envoûte,
Si tu penses - mais non vers d'abstraites hauteurs,
Et si tu sais passer de Triomphe en Déroute
Sans te laisser berner par ces deux imposteurs ;
Si tu peux supporter qu'un vil faquin dévie
Le sens de tes propos pour abuser les sots,
Ou voir briser ton oeuvre et, penché su ta vie,
Avec de vieux outils assembler les morceaux ;

Si tu peux risquer tous tes gains à pile ou à face,
Simple lot au hasard d'un seul coup suspendu,
Tout perdre, et repartir de tes débuts, sans place
En toi pour un soupir sur ton pari perdu ;
Si tu forces ton coeur, tes nerfs, tes tendons, même
Quand las de t'obéir ils s'en sont détournés,
Et si ta Volonté, résistance suprême
A ton vide total, leur dit toujours : "Tenez !"

Si tu sais rester noble en parlant à la foule,
Si tu sais rester simple en côtoyant les rois,
Si pas plus que l'ami l'ennemi ne te foule,
Si tout homme t'est cher mais nul n'a trop de poids ;
Et si tu peux remplir la minute exigeante
De secondes valant la course que tu fis,
La Terre t'appartient et - leçon plus grisante :

Tu seras un Homme, mon fils !


Rudyard Kipling

Je vous recommande dans la foulée de lire cet autre petit texte...