lundi 16 juin 2008

Une présentation du symbole "Taiji"



TaiJi

En premier lieu, le symbole du Taiji nous révèle une loi fondamentale de la création.
Pourquoi une loi « fondamentale » ? Parce qu’on la retrouve à toutes les échelles du cosmos.
Cette loi est celle de la « polarité dynamique », de l’alternance.

Toute chose possède son contraire :
- le positif / le négatif
- le haut / le bas
- l’avant / l’arrière
- le futur / le passé
- le présent / l’éternité
- le masculin / le féminin
- le dehors / le dedans
- le chaud / le froid
- le dur / le mou
- la lumière / l’obscurité
- l’expiration / l’inspiration
- la contraction / le relâchement
- système nerveux orthosympathique / parasympathique
- l’extension / la flexion
- la naissance / la mort
……la liste est sans fin !

La pensée chinoise a synthétisé tout ceci dans la notion de Yin et de Yang.
Cette dernière est relative ; rien n’est Yin ou Yang « dans l’absolu » ; une chose peut être considérée comme Yin par rapport à une autre, et comme Yang en comparaison à une troisième.

Mais l’enseignement du symbole du TaiJi va plus loin.

Comme on peut le remarquer sur la figure, Yin et Yang ne sont pas simplement opposés, mais complémentaires.
Ils ne « luttent » pas l’un contre l’autre, ils ne sont pas étrangers l’un à l’autre. C’est la substance UNE qui se polarise.

Voilà le deuxième enseignement fondamental du TaiJi : derrière la dualité apparente des phénomènes se cache l’unité fondamentale.
La Vérité transcende et inclue les opposés, elle tend donc à échapper à la raison et ne peut être connue que par la contemplation, Wu Hsin.
C’est pourquoi cette vérité est révélée par un symbole s’offrant à la méditation.

Le troisième enseignement nous dit que « Les arbres ne poussent pas jusqu’au ciel ».
En effet, comme on peut le voir sur le symbole, un excès de Yin donne naissance au Yang et vice-versa. On peut même dire que pour que l’un surgisse il faut que l’autre l’ait nourrit secrètement.
Avant de paraître au grand jour, la vie se prépare dans l’obscurité.
Si vous voulez sauter vers le haut, il faut d’abord plier vos jambes et donc descendre vers le bas.
Si vous voulez jeter un objet loin devant vous, il vous faudra d’abord porter votre bras vers l’arrière.
Le silence est nécessaire au son car c’est lui qui le porte et le révèle.
Un muscle se contracte mieux si il a été préalablement étiré et vice-versa.

"Partout où tu vois une grande fin, sois sûr d’un grand commencement."

Sri Aurobindo, «Pensées et aphorismes »

C’est aussi en partant de ces principes que les taoistes nous disent qu’on peut cultiver sa mobilité en travaillant de manière statique, développer la force en s’exerçant en douceur et acquérir des réflexes vifs et rapides par un travail lent.

Voilà quelques exemples qui nous ont montré comment le Yin précède et suit le Yang, et comment le Yang précède et suit le Yin.
C’est ce mouvement d’alternance des opposés que nous révèle aussi la forme de spirale dextrogyre que possède le TaiJi.

Dernier point : si la structure « duelle » de la figure est évident, sa structure ternaire est plus rarement mise en avant. Nous sommes en effet en présence de trois facteurs : les 2 pôles et leur mouvement d’alternance dynamique.
Nous avons donc une révélation de la notion de « trinité » comme fondement de toute chose.



En thérapeutique traditionnelle la santé est fonction d’un équilibre correct entre les aspects Yin et Yang de la physiologie. Toute rupture de cette alternance harmonieuse, tout déséquilibre dans les « rapports de forces » se traduiront par des symptômes.
Nous sommes tous le théâtre de ruptures plus ou moins marquées de cet équilibre subtil : trop tendu ou trop relâché, trop dans l’expir ou dans l’inspir, trop penché en avant ou en arrière, trop « cérébral » ou trop « rêveur », droitier/gaucher, etc…

Tous ces déséquilibres donnent lieu à des systèmes de compensations qui finissent par se trouver dépassés, ouvrant ainsi la voie à la dysharmonie, terrain sur lequel pousse la maladie.

Permettre au corps de retrouver ses rythmes naturels, c’est le faire participer de nouveau pleinement à ces flux et reflux qui bercent aussi bien le macrocosme que notre microcosme ; c’est lui redonner la vie qui est la sienne.

LeHibou

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